Depuis
1993, Nantes et Agadir sont liés par un pacte d’amitié et de coopération. Ce jumelage s’est d’abord matérialisé par des échanges socio-éducatifs et par la formation de responsables associatifs. Depuis 2005, le développement urbain de la ville marocaine est devenue la thématique prioritaire de cette coopération.
Dynamisée par l’exode rural marocain et la bonne santé économique de la région, la population du Grand Agadir est passée de à 235 000 à 680 000 habitants entre 1982 et 2009. Au cours des années 2000, cette explosion démographique a mis en difficulté l’organisation et la gestion des transports urbains dans la Communauté urbaine d’Agadir. Dans le centre ville, la congestion du trafic est devenue un problème grandissant, notamment en été quand la ville endosse pleinement son rôle de station balnéaire. En périphérie, où les zones résidentielles se développent, les transports publics restent sous-développés.
Consciente des dysfonctionnements, la municipalité d’Agadir engage, en 2006, une réflexion intercommunale afin d’améliorer les déplacements au sein de l’agglomération. Un “Projet d’appui au renforcement de la maitrise d’ouvrage de la Commune Urbaine d’Agadir dans le domaine des déplacements et des transports” est alors élaboré en collaboration avec Nantes Métropole. Ses objectifs principaux sont :
• L’implication des acteurs au niveau central et local afin de permettre une meilleure coordination de la prise de décision dans le domaine des déplacements sur le territoire du Grand Agadir,
• Le renforcement de la Capacité de Maîtrise d’Ouvrage de la Commune d’Agadir sur la compétence Transports/Déplacements notamment en créant une Cellule Déplacements,
• La mise en place d’un Observatoire des Déplacements,
• La contribution au développement local par l’amélioration des conditions de transports et des déplacements.
La mise en œuvre et le suivi du projet sont alors confiés à un Comité de Pilotage constitué de représentants de la Municipalité d’Agadir, du Laboratoire des maîtrises d’ouvrage locales du PAD (Projet d’Accompagnement du processus de décentralisation) et de Nantes Métropole. Au final, ce plan constituait une mise à niveau essentielle en vue de l’établissement du Plan Communal de Développement (PCD) de la ville d’Agadir, finalement voté en 2011.
En 2011, la Commune Urbaine d’Agadir en partenariat avec Nantes Métropoles, lance une réflexion sur l’implantation d’un BHNS au niveau de l’agglomération du Grand Agadir. Une première étude en 2001 sur l’implantation d’un tramway, avait mis en avant la non adéquation d’un projet de tramway avec le contexte du Grand Agadir. Le service offert par un BHNS semble davantage adapté au contexte local, proche de celui que peuvent offrir les tramways ou les métros, son coût est moindre et offre des possibilités de réaménagement plus souples.
Le projet prend forme le 21 juin 2012, avec le lancement d’une étude de faisabilité d’un BHNS qui sera réalisée dans le cadre de la coopération entre la Commune Urbaine d’Agadir et Nantes Métropoles. Cette étude bénéficie d’un financement FASEP (Fonds d’Etude et d’Aide au Secteur Privée) accordé par le ministère de l’économie et des finances.
L’étude de faisabilité se déroulera sur 14 mois et son coût, de 1 069 000 euros, sera financé par un don de l’Ambassade de France à hauteur de 689 000 euros et par la Commune Urbaine d’Agadir qui mobilisera 11 experts. Nantes Métropole s’est engagé à participer à l’élaboration du tracé, la rédaction de l’appel d’offres et a apporté des conseils techniques lors de la phase chantier.
Les deux parties se sont engagées à allouer au projet du BHNS une enveloppe budgétaire globale de 382 450 euros. Aux termes de cette convention, Nantes Métropole s’engage à verser une somme de 183 750 euros dont 60 750 attribués à l’appui technique et 123 000 euros dédiés aux frais directs relatifs à la mise en place de ce projet. La commune urbaine d’Agadir a, pour sa part, alloué une somme de 198 700 euros au projet.
La ville d’Agadir, qui serait la première ville marocaine à se doter d’une telle infrastructure, espère par ce projet :
• Désengorger le centre-ville et donc d’améliorer les conditions de circulation.
• Soutenir le développement et la croissance à long terme de la ville.
• Offrir aux usagers des transports publics, un service à haute fréquence de passage, un temps de trajet garanti et des passages réguliers ; une vitesse relativement élevée ; une amplitude horaire de fonctionnement étendue et un système d’information de qualité : temps de parcours, attente, fréquence, etc.
D’ici fin 2013, le projet sera présenté aux bailleurs internationaux (Banque Mondiale, AFD) qui se sont déjà montrés intéressés pour contribuer au financement. Les premiers tronçons entreraient en service dès 2017.