Olivier Passoli, étudiant du Master 2 « Transport et Mobilité Urbaine dans les villes Africaines » session 2017-2018 à Lomé (Togo), a rencontré l’équipe CODATU. L’occasion d’avoir un retour d’expérience sur le Master II, dont CODATU est partenaire, et de revenir sur son parcours académique et professionnel.
Olivier Passoli, ingénieur en génie civil de formation, est aussi le Conseiller Technique du Ministre des Infrastructures et des Transports au Togo. Il suit le Master II parallèlement à sa vie professionnelle et soutiendra son mémoire devant un jury en novembre prochain. Avec un CV riche de diverses expériences et formations, Olivier Passoli est le doyen de cette promotion 2018.
Tout a commencé avec un bac en génie civil, qui lui a permis de poursuivre ses études à l’Ecole Nationale Supérieure Universitaire de Technologie de Dakar (ENSUT) (l’actuelle École Supérieure Polytechnique de Dakar (ESP)). À la sortie de ses études, il est rentré au Togo avec un diplôme d’ingénieur en bâtiment et travaux publics et du diplôme d’ingénieur en Hydraulique.
Il obtient son premier emploi en lien avec sa formation dans le secteur privé pour le compte d’une société grenobloise (SOGREAH). Il enchaine ensuite les expériences jusqu’à son entré la fonction publique en 1998 en qualité de chef de projet. Il occupe successivement de nombreux postes (chargé d’études, chef de division planification, etc.) et continue d’acquérir des connaissances en effectuant des formations : diplôme d’études supérieures de technologie, master en construction et aménagement, etc.
Son intérêt pour la mobilité urbaine commence en 2002 lorsque CODATU pilote une conférence sur le thème de la mobilité à Lomé. En découvrant les enjeux de ce domaine, Olivier Passoli prend conscience qu’en tant que constructeur, il avait tendance à mettre en place des infrastructures routières sans tenir compte des enjeux de la mobilité. C’est donc par le biais de CODATU qu’il saisit l’importance de consulter des spécialistes de la mobilité lors de la réalisation de projets, notamment l’ingénieur en transports urbains, pour les questions de conformité des normes et de la circulation.
Concernant le contenu du Master « Transport et Mobilité Urbaine dans les villes Africaines » à Lomé (Togo), Olivier Passoli déclare que « ce master est solide avec des professeurs disponibles et à l’écoute. […] La structure des cours insistait sur l’importance du travail d’équipe et du travail de terrain (les études de cas suivies d’exposés). Tout le monde devait parler et donner son point de vue sur un sujet bien précis ». Néanmoins, l’étudiant voit certains points à améliorer : “Parfois, il y avait un manque de temps pour approfondir certaines notions”. Des remarques pertinentes qui serviront à CODATU pour améliorer la formation pour les années à venir.
Notre stagiaire Mazarine Douzima a pu poser quelques questions à notre invité :
M.D. : Qu’est-ce que cela fait d’apprendre en étant entouré de jeunes ?
O.P : “Étant ancien enseignant, j’adore transmettre, et durant cette formation, on me voyait comme une source d’informations. Les jeunes veulent connaître mon parcours, savoir comment fonctionne le ministère afin de s’inspirer de mon expérience.”
M.D. : Après le master, comment pensez-vous que votre carrière va évoluer ?
O.P. : “J’ai un désir profond de contribuer à la mise en place d’une solide politique de transport au Togo ainsi qu’à la mise en place d’un Plan de Déplacements Urbains (PDU). Après le master, je vais me focaliser sur cet objectif. […] La mise en place de ce Master à Lomé est une très bonne chose. Mais il faut sensibiliser les jeunes, beaucoup pensent que le transport n’est qu’une histoire de roue et de routes, mais le transport c’est beaucoup plus que cela. Il suffit de voir tous les mécanismes qui se créent après la construction d’une nouvelle route. C’est incroyable. C’est la Mobilité Urbaine ! » […] « Aujourd’hui si je devais construire une route, je ne le ferais pas de la même façon qu’autrefois. J’ai compris pourquoi je devais privilégier certaines composantes par rapport à d’autres. » […]
« Je tiens particulièrement à remercier l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU), la Coopération pour le Développement et l’Amélioration des Transports Urbains et périurbains (CODATU) et l’Université Senghor pour avoir mis en place cette formation à Lomé. Dans le cas contraire, il aurait fallu venir en France ; du moment où je travaille et que j’ai des obligations, il m’était impossible de partir à l’étranger pour une année de formation. »
Olivier Passoli, en entretien avec Jean-Jacques Helluin (CODATU) et Alexis Carlier (stagiaire CODATU).